Les Drs. Mélina Fatséas et Fuschia Serre et collaborateurs de l’équipe du Pr. Marc Auriacombe (Phénoménologie et déterminants des comportements appétitifs/Sanpsy, Université de Bordeaux /CNRS USR 3413 et CH Charles Perrens /Pôle Addictologie) viennent de publier une étude permettant de documenter pour la première fois, dans le contexte de la vie quotidienne et chez des personnes ayant une addiction à différentes substances (alcool, tabac, cannabis, héroïne), le rôle de certains stimuli environnementaux dans la rechute. 

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Le Dr. Mélina Fatséas et collaborateurs de l’équipe du Pr. Marc Auriacombe (Université Bordeaux Segalen / CNRS USR 3413 et CH Charles Perrens / Pôle Addictologie) ont publié une étude dans la prestigieuse revue scientifique Biological Psychiatry (IF 8,92) permettant de documenter pour la première fois chez des personnes ayant une addiction à l’héroïne une association entre les réponses psychologiques et biologiques aux stimuli liés à l’addiction et la rechute à venir.
La rechute involontaire est une caractéristique de toutes les addictions et un challenge pour les patients et leur entourage. Depuis de nombreuses années, des travaux avaient mis en évidence chez les sujets avec addiction une réactivité psycho-biologique, non retrouvée chez les sujets sans addiction. Cependant, jusqu’à maintenant, aucune étude n’avait pu montrer de lien entreces phénomènes et la rechute.

Ces résultats soulignent la pertinence clinique de considérer chez l’homme les phénomènes de craving induits par certains stimuli de l’environnement et la réponse associée de l’axe du stress comme des marqueurs possibles de vulnérabilité à la rechute.
Si la nature de la corrélation entre les mesures psychologiques et le cortisol reste à établir, cette association soulève l’hypothèse qu’un dysfonctionnement préalable et durable de la réponse au stress (induite par exemple par une histoire personnelle traumatique) pourraient amplifier les phénomènes de réactivité aux stimuli-drogues, en particulier les réponses subjectives, et ainsi représenter un facteur crucial dans la rechute. Ces travaux ouvrent aussi la perspective de trouver des marqueurs individuels prédictifs de la rechute, ce qui, à terme, pourrait aider à mieux individualiser la durée des thérapeutiques psychologiques et biologiques.

Cette recherche est issue d’un partenariat entre l’Université de Bordeaux, le CNRS et le CH Charles Perrens qui met à disposition les locaux adaptés pour la recherche clinique. Le financement de cette étude a été assuré par une subvention MILDT-INSERM (AAP 2002) et une subvention CNRS-CHU (PRA 2008-2010).

Fatséas, M., Denis, C., Massida, M., Verger, M., Franques-Rénéric, P., Auriacombe, M. Cue-induced reactivity, cortisol response and substance use outcome in treated heroin dependent individuals. Biological Psychiatry, 2011 doi:10.1016/j.biopsych.2011.05.015